Une alliance de partage entre le Marché Godefroy et Entraide Bécancour
Par Le Nouvelliste
Depuis quelques semaines, l’organisme de solidarité sociale Entraide Bécancour bénéficie d’un élan de générosité de la part de certains marchands du Marché Godefroy, encouragés par son directeur, Alexandre Dupuis.
Ainsi, le camion de cueillette d’Entraide Bécancour se présente au marché à la fin de sa dernière période d’ouverture du week-end afin de recueillir des produits invendus qui ne pourraient pas être remis en marché. Cette alliance permet de réduire le gaspillage tout en aidant les personnes démunies du secteur Bécancour ayant recours à l’aide alimentaire.
Après deux jours sur les comptoirs du marché, certains produits sont toujours parfaitement propres à la consommation, même s’ils ont perdu de leur croquant: « Les laitues, les brocolis, les courgettes, toute une série de légumes, au lieu de les ramener à la ferme pour les composter, on les offre à Entraide Bécancour », explique Robin Fortin, propriétaire maraîcher de la Ferme de la Berceuse.
Ces dons sont d’autant plus précieux que les produits frais se rendent difficilement jusqu’aux paniers de dépannage qui recueillent davantage des denrées non périssables.
Sa voisine qui tient un kiosque de poissonnerie participe aussi à cette œuvre d’entraide. À l’issue de la fin de semaine, elle peut offrir à la collecte des poissons fumés ou des produits transformés qui ne peuvent être congelés, comme les mousses de crevettes, indique Louise Gouin, du Marchand de poisson situé à Pierreville.
À la Ferme Vivante, Sophie Martinbeault se réjouit de faire profiter à d’autres le fruit de son labeur. Comme elle ne tient pas d’autres lieux de distribution que son kiosque au Marché Godefroy, certains légumes auront tendance à faner d’un week-end à l’autre: les bokchoy, kale, roquette, choux frisés ou tomates bien mûres. « Ça fend le cœur de jeter des produits de notre travail et on veut que les gens en profitent autant que possible », dit-elle.
Pour ces entreprises du secteur agroalimentaire, cette motivation est élémentaire.
Certains marchands vont plus loin. « On est dans un contexte d’inflation. On sait que beaucoup de gens sont au salaire minimum et avec l’augmentation du prix des denrées, ils ont du mal à boucler les fins de mois. Des organismes comme Entraide Bécancour deviennent essentiels pour compléter les besoins alimentaires quand le budget est trop serré », observe Robin Fortin.
Comme entrepreneur, celui-ci est très conscient que bien des gens n’ont pas la possibilité de remplir leur panier dans un lieu comme le Marché Godefroy, avec des produits de choix. Aussi, il considère de sa responsabilité de se montrer solidaire: « Nous, si on fait des bonnes affaires, pourquoi on n’en retournerait pas une partie aux gens qui sont dans le besoin? »
« Quand tu as une entreprise, si tu ne repartages pas une partie de tes bénéfices avec ceux qui sont dans le besoin, pour moi, c’est un problème », renchérit le producteur maraîcher pratiquant la culture biologique à Wickham.
Depuis maintenant 25 ans, le personnel et les bénévoles d’Entraide Bécancour se dévouent afin de permettre à celles et ceux qui vivent une situation économique et sociale fragile ou qui traversent des difficultés temporaires d’améliorer leurs conditions de vie.
Sous la gouverne de la responsable du service Louise Morel et ses bénévoles, la distribution alimentaire a lieu sur une base hebdomadaire, au local de l’avenue Nicolas-Perrot. Celle-ci est spécifiquement dédiée aux personnes et aux familles à faible revenu qui en font la demande.
Le directeur général du marché, Alexandre Dupuis, a bien accueilli la demande de récupération de l’organisme pour des denrées à la fermeture, le dimanche. Il a bien servi la cause en sensibilisant les marchands qui, interpellés, ont emboîté le pas en remettant des produits qui serviront à bonifier les paniers alimentaires.
Article tiré du Nouvelliste. Consultez l’article complet ici.